17 août 2010

Waterloo 1911 : uchronie impériale et tentaculaire


Et si les français avaient gagné Waterloo... Voici le postulat de la BD éponyme qui nous conte les étranges pérégrinations d'un détective et de son client.

Ça commence comme un polar...

Waterloo 1911 T2
Le privé, c'est Théophile Duroc, un grand gaillard bien plus costaud que le commun du mortel, érudit et rugueux. Le bonhomme est doté d'un caractère complexe avec un train de vie d'aristocrate et une dégaine d'aventurier.

Son client, et bientôt ami, Monsieur Alcée Poivron, plus conventionnel, vient d'être nommé conservateur du musée des colonies impériales. C'est un individu aux abois à qui on vient de dérober un objet mystérieux, une sphère olmèque, prêté par un mécène peu recommandable et désireux de le récupérer dans les plus brefs délais. Les deux compères enquêtent donc avec célérité.



Deuxième volet à la hauteur !

Le second tome de cette série - prévue en trois volumes chez Delcourt - nous révèlent des éléments sur le passé de Duroc mais aussi sur le commanditaire du vol, pas un simple collectionneur mais un mégalomane dangereux, Janus. Le scénario de Thierry Gloris simple et efficace nous permet de profiter pleinement du voyage dans XXème siècle alternatif aux tendances cyberpunk.

Les dialogues croustillants, ciselés dans dans une langue colorées, jamais artificielle, s'associent aux soucis du détail d'un dessin peinture totalement adapté pour donner de la crédibilité, de l'épaisseur à cette uchronie.
D'ailleurs la multitudes des références historiques, culturelles et même mythologiques impressionne. Elles parsèment les cases et se glissent dans la trame du récit. On sent tout l'intérêt et l'affection que Gloris porte au sujet. Les décors particulièrement soignés aident à s'immerger dans cet Empire inventé.

Le dessin de Zarcone et son talent fluide


L'histoire, elle, suit son chemin avec son lot de meurtres, de personnages secondaires interlopes et d'indices semés au vent. Le second tome bénéficie d'un rythme plus soutenu.
Nous voilà au coeur de l'enquête qui s'avère plus déroutante, avec une touche lovecrafienne pas piquée des hannetons. Le dessin lui aussi évolue, moins sombre, plus nuancé.
Le trait d'Emiliano Zarcone s'assouplit et s'affine sans perdre de son caractère. Les visages gagnent en expressivité. Quand à la couleur, mon objectivité flanche. Des ambiances chaudes, glauques et sensuelles intriguent et captivent. C'est probablement une des oeuvres les plus aboutie de Virginie Blancher. Et si elle vous dit : "il y a trop de cyan", je vous laisse juge de son perfectionnisme !

Le blog de Virginie Blancher :
Le blog d'Emiliano Zarcone, en italien :
Thierry Gloris sur Wikipedia :

1 commentaire:

  1. On notera une erreur graphique dans la scène de course après le train du vilain. Duroc commence sa course à gauche du train, il s'agrippe à la barre du train et finit à droite du train, sur le même quai. Le train fait donc un 180° en 4 cases... Une uchronie géométrique peut-être ?

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Marianne