3 septembre 2010

Artères souterraines : hymne à la transgression !

Avec son premier roman, Artères souterraines (Au Diable Vauvert) le scénariste de comics Waren Ellis, signe là un pamphlet anti-puritain au vitriol, intelligent et irrévérencieux. Jouissif.

Tord-boyau de grande classe

Dans une fin de XXème siècle annonciatrice d'un futur déjanté et craspect tel que décrit dans la BD Transmetropolitan, un détective privé de seconde zone, Mike Mc Gill, se retrouve engagé par le directeur de cabinet du président des États Unis. La raison tordue qui amène cet illustre personnage dans le bureau miteux d'un privé en pleine déchéance : Mike est un "aimant à merde" infaillible.

Le gouvernement a besoin de cette capacité particulière pour retrouver un objet d'une valeur incommensurable, l'unique exemplaire de la seconde constitution des États Unis ! Un bouquin aux propriétés surnaturelles qui permettra au pays de retrouver sa moralité d'antan (sic).

Assisté de Trix, une minette au caractère bien trempé, Mike s'embarque donc dans une quête en saut de puce. Il parcoure les grandes métropoles américaines, rencontrant une faune interlope souvent d'une rare perversité, des marginaux portant avec fierté l'étendard des sous-cultures les plus obscures et étranges mais aussi revendiquant le droit à la différence, à la liberté.

Quand irrévérence devient art


Warren Ellis est célèbre pour son impertinente verve. Avec le passage de la BD au roman, son écriture ne perd rien de son dynamisme, de son ironie mordante avec une touche de vulgarité maîtrisée.

Violent, subversif, terriblement drôle, Artères souterraines est un polar harboiled linéaire, radical et profond. Passé la poilade du "Godzilla bukake" - oui, je pique votre curiosité – des dialogues percutants et des scènes d'actions bien montées, quelque chose de plus fort perdure. Des théories pas si fumeuses et une tendresse inattendue font que ce n'est pas un simple bouquin "baffe dans ta face".

Une onde de choc déviante persiste.
On a même envie de filer un p'tit coup de marteau histoire qu'elle continue encore d'exploser les carcans des préceptes moraux et des élites bien-pensantes... A acheter d'urgence. D'ailleurs, j'ai bien envie de me tenter la version anglaise, juste pour le plaisir.

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Marianne