31 janvier 2012

Exposition d'art contemporain Japonais à Paris : de belles découvertes !


En ce moment, à la Maison de la Culture du Japon (MCJP) à Paris, se tient une exposition d'art contemporain japonais gratuite (jusqu'au 9/02). Il s'agit d'artistes japonais résidents en France et appartenant au N.A.C. Une occasion de découvrir des ouvres hétérogènes avec comme dénominateur commun la nationalité de leur créateur.


Des valeurs sûres !


Bravant la foule lors du vernissage, surtout agglutiné autour du buffet, j'ai admiré dans l'éclairage de début de soirée une myriade de toiles. Attirée surtout par l'abstrait et les paysages, j'ai profité de cette exposition pour revoir les tableaux de certains peintres que j'adore tels que Araki Yoshie et ses poissons magiques ou Horie Michiko et ses portrait au yeux perlés de larmes. Deux artistes qui sont régulièrement exposée à la galerie parisienne Metanoia.

Quand on apprécie un artiste, le voir exposer dans un lieu aussi prestigieux est toujours agréables. Je regrette d'ailleurs beaucoup de n'avoir pu les renconter, mais il y avait vraiment beaucoup de monde. Un succès bien mérité pour une exposition aussi large, et je le répète, dont l'entrée est libre !

©Araki Yoshie, Les poissons (détail)

 
© Horie Michiko

Des révélations colorées et sensibles

Des dizaines d'oeuvre, je retiens les couleurs de feu d'artifice de Hagi Lika avec une toile de lave et de roche et celle de Ayasaki Rikka aux cieux tourmentés et merveilleux. Beaucoup d'énergie, de mystère et de rêves dans ces deux grands formats.

© Hagi Lika, Terre


© Ayasaki Rikka, Twilight

Le travail tout en contraste de Hisako m'a également séduit. Moi qui n'apprécie pas vraiment le traitement classique, j'ai été bluffé par sa toile « Toutatis » alliant un portrait réaliste à des vagues d'applat texturée. Une alliance de bleu profond et d'or totalement fascinante.
Hisako

©Hisako, Toutatis

Le travail de Hirano Takako, plus proche de l'illustration, m'a également interpellé ; d'ailleurs l'artiste expose bientôt à l'espace Bertin Poirée (à Paris), du 7 au 18 février. Un rendez-vous déjà noté dans mon agenda !


© Hirano Takako, La lune est pleine, Aujourd'hui


Enfin, j'ai adoré l'étrange travail de Nakano163, artiste dont je n'ai pu trouvé aucune information sur le web. Entre calligraphie et arabesque évoquant l'art nouveau, les deux tableaux sont très originaux.


© Nakano 163, En liberté yulali-yulali

Je tiens à préciser que mes photos ne rendent pas justice aux couleurs et aux détails des toiles. Outre les peintres, le travail de plusieurs sculpteurs et plasticiens est exposé. Hélas, je n'ai pu profiter vraiment d'une partie des œuvres en raison du grand nombre de visiteur. J'espère avoir le temps d'y retourner.

Si vous ètes à Paris, je vous encourage vivement de faire un petit détour par la MCJP. En plus, comme la nuit s'invite encore tot, c'est aussi l'occasion après l'expo de se balader sous la Tour Eiffel et jusqu'aux jardins futuristes du musée du Quai Branly.

30 janvier 2012

Japonisme : ふわふわ - fuwa fuwa



Au Japon, les émotions, le souffle du vent, même les couleurs et les instants fugaces ont un son. Une petite chanson exprimée avec une onomatopée. Souvent, une syllabe répétée deux fois. Si le bruit des talons sur le bitume, une porte qui claque, un chien qui aboie se traduit facilement en français, il nous est moins évident de concevoir que même des phénomènes silencieux ou des concept s'expriment aussi avec des onomatopée.
Les onomatopées japonaises partagent la musique de l'invisible. Elles la diffusent aux oreilles étrangères surprises, curieuses. Au pays des mots-images, il existe aussi des sons pour tout et n'importe quoi. Une poésie du quotidien qui illustre notamment les pages des mangas.

Pour le second thème de Japonisme, Anne a choisit parmi les centaines d'onomatopées dansantes dans son bocal, la douceur vaporeuse du ふわふわ fuwa fuwa.
Fuwa fuwa est le bruit du coton. Le bruit imperceptible de la graine de pissenlit qui s'enfuit vers d'autres cieux. Le bruit étouffé des nuages qui font la course très haut et jouent à saute-mouton dans l'indifférence générale.








Le projet Japonisme est aussi chez Viny !

29 janvier 2012

Defi lecture "Images du Japon" : premier récap de 2012 !


Oyez Oyez lecteurs lectrices, voici de nouvelles découvertes japonisantes grâce au courageux participant du défi "Images du Japon" :

- Chez Ionah, un super article sur un ouvrage d'estampe Japanische Farbholzschnitte, par Gerhard Joop.

- Chez Kyoko, découvrez le Japon sonore des onomatopées

- Céline, du site Journal du Japon propose une chronique de Petite épopée nippone de Buchet. En plus d'être vraiment un bon bouquin, c'est aussi un très bel objet, avec une reliure façon carnet de croquis.

- Enfin, dans l'étang, j'ai fait un billet sur le sublime manga de Murakami, Le chien gardien d'étoiles.



Si j'avais j'ai zappée un participant, merci de vous signalez en commentaire. L'erreur sera réparée très vite :)
Le défi est ouvert à tous ! Pour vous inscrire, venez donc faire un tour sur la page dédié : http://etang-de-kaeru.blogspot.com/p/images-du-japon.htm

Rendez-vous demain, lundi, pour un autre défi japonais : Fuwa fuwa ! ふわふわ !

25 janvier 2012

Le chien gardien d'étoiles, fable du bord de la route

Voici l'histoire bien singulière et bien triste d'un homme qui perd tout, mais qui garde à ses cotés, jusqu'à la fin, son fidèle toutou. Le point de vu adopté par le mangaka, Takashi Murakami (homonyme de l'artiste contemporain) est celui de l'animal, qui regarde avec ses yeux plein d'amour, son maître changer peu à peu.

Chronique d'une mort annoncée

Ce manga très émouvant, étrangement tendre, témoigne d'un certain Japon, celui des hommes de la génération de nos pères. Ancré dans les habitudes sociales du 20 ème siècle, le héros contemple le monde qui évolue trop vite. Dépassé, il se retire peu à peu de sa propre vie. Devient un spectateur impuissant face aux attentes de son épouse et de sa fille, qui elles, continuent d'avancer dans cet avenir mouvant.

Seul le chien, reste là, au rythme de son maître, joyeux compagnon de promenade, heureux de chaque attention que l'homme lui prodigue. Il est présent jusqu'à la fin inéluctable. Je ne vous révèle rien : le livre s'ouvre sur la macabre découverte des restes humains dans une voiture abandonnée, au milieu d'un champ de tournesol. A ses cotés, il y a aussi le cadavre d'un chien, décédé il y a peu.


Malgré cette macabre entrée en matière, le récit du chien gardien d'étoiles n'a rien d'une descente aux enfers. Au contraire, les choix et surtout l'indolence qui conduisent au renoncement de tout, sont empreints de paix et d'un amour surprenant.
Bien sûr, il y a le chien, choyé et toujours nourri malgré la pauvreté. Le héros fait aussi preuve d'une grande humanité. S'il a visiblement "raté" sa vie au près de sa famille lorsqu'il menait une existence à l'abri des problèmes matériels, il s'ouvre aux autres quand il a lui-même tout perdu.

La seconde partie apporte une note d'optimiste et un sens nouveau à la mort de cet homme et son chien. Elles n'ont été ni vaines, ni tragiques et surtout, elles donnent à un autre un espoir de changement, un espoir de quitter la solitude et de tisser des liens.

Et pourtant, elles brillent...

Le chien gardien d'étoiles a entre ses pages toute la poésie promise par son titre. Servi par une narration fluide, un découpage intelligent, le récit poursuit sa route tranquille, à son rythme, sans jamais ennuyer.
L'émotion gagne peu à peu. L'auteur prend le temps juste, nous laisse entre-voir la tristesse pour qu'elle ne soit pas trop difficile, pour ne pas sombrer dans le mélo. Il nous donne aussi les graines d'un futur heureux.

Ce manga dépasse largement son cadre fictionnel en brossant le portrait d'un homme très représentatif d'une génération. Alors qu'on s'interroge souvent sur les mutation brutales de la société japonaise, sur les modes des jeunes et de leur désarroi, on tend à oublier ceux qui ont vu les transformations arrivées, les ont subies sans être acteur. Ceux qui, pris dans la tourmante économique d'une fin de siècle, ont été bien incapables d'entrer dans le 21 ème. Ceux qui ont perdu jusqu'à leur dignité...


Sans misérabilisme, avec amour et tendresse, Murakami signe un livre d'une qualité rare, intime et bouleversant. Le titre vient d'une expression sur les personnes qui regardent trop les étoiles, et rêvent à des choses qu'elles ne peuvent atteindre.
Murakami nous rappelle qu'on a le droit de rêver, même si on sait qu'il s'agit de l'inatteignable, de l'impossible. Dans notre société matérialiste où l'humain se quantifie, se formate et se range dans des petites boites bien séparées et imperméables, la lecture est un merveilleux moyen de s'échapper, de réfléchir sans prise de tête, et d'ouvrir son esprit aux différences. Le tout, avec un grand plaisir et une vague d'émotion !

Ce livre a été chroniquée dans le cadre du défi lecture "Image du Japon" organisé ici même, dans l'étang. 

Le récap de janvier va bientôt arrivé.

23 janvier 2012

B comme buée


Buée, d'après Le petit Larousse 2006 : n.f. (de l'ancien français buer, faire la lessive). Vapeur d'eau, et special., vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes.








L'abécédaire en photo est aussi chez Viny.

20 janvier 2012

Le kakebo : cahier de compte à la japonaise


Au Japon, la fin de l'année est la période où on fait le grand ménage pour purifier sa maison. On solde aussi ses dettes. Ainsi, l'année nouvelle commence sainement. Car prendre en charge le quotidien libère de nombreux tracas qui se muent souvent en sourdes angoisses. Alors, pour bien commencer 2012, je vous propose une résolution salutaire : faisons nos comptes !


Pour vivre heureux, comptons !

Traditionnellement au Japon, ce sont les femmes qui tiennent les cordons de la bourse. Chez les couples mariés, l’homme donne son salaire à son épouse et reçoit juste un peu d’argent de poche. Dans les papeteries on trouve des dizaines de cahiers très judicieux pour aider à tenir les comptes du ménage et gérer les tâches domestiques. Une aide précieuse dans l'organisation de son quotidien, qu'on soit célibataire ou en couple. Plus les revenus sont faibles, plus il est nécessaire d'être rigoureux avec son argent.

En France, ce sujet est encore trop souvent tabou. Pourtant, quand on fait ses comptes, on réalise souvent qu'on gaspille et que l'on peut vivre facilement mieux, souvent même mieux, avec moins ! Depuis l'année dernière, grâce à Dominique Loreau, un modèle de kakebo (livre de comptes domestiques) est disponible en langue française. L'auteur, qui vit au Japon, cultive l'art de la simplicité et l'explique avec pédagogie et poésie dans plusieurs de ses ouvrages.

Je suis une grande adepte de la maîtrise des dépenses, faire les comptes est devenu, depuis quelques années une seconde nature. Pourtant, en lisant l'introduction de Mon kakebo 2012 de Loreau, j'ai compris que je pouvais encore améliorer ma technique ! Économiser permet de mieux se faire plaisir, de prévoir et donc, d'être moins angoisser (je parle en connaissance de cause). Bref, de mieux profiter de la vie !


La vie secrète de notre porte-monnaie

En ce moment, les médias nous bassinent quotidiennement avec“c'est la crise”, notre cher Président nous encourage “à travailler plus, pour gagner plus”. Moi, je suis une partisane de la décroissance, du travailler moins pour avoir du temps et jouir de la vie, de ses proches. Cependant, l'argent est un élément indispensable de notre société, quelles que soient nos opinions politiques et philosophiques. Il faut faire avec. Alors autant que ce soit ludique, efficace et rapide !

Mon kakebo 2012 de Loreau est conçu un peu comme un agenda. L'objectif est de faire ses comptes au jour le jour, d'établir un budget à la semaine et au mois. Il permet d'intégrer toutes les dépenses incompressibles (facture d'énergie, crédit, location...) et d'instaurer un budget avec des postes bien définis. Mais le kakebo est aussi un outil pour ses projets de vacances, de sortie, d'invitation, de fête. Presque toute les aspects de notre vie sont quantifiables par de l'argent. Maîtriser cette donnée et vous devenez un acteur conscient et avertie de votre existence. Une fois qu'on met l'argent à sa juste place, on peut enfin se consacrer à l'essentiel : ses proches, ses loisirs, une activité artistique...

Le kakebo permet un retour au concret, à la réalité. On prend son cahier, son crayon papier et sa calculatrice ! Loreau propose de revenir à l'argent liquide – le mode de paiement le plus commun au Japon. Quand on touche on comprend mieux la valeur. Si les psychologues se font payer en liquide, ce n'est pas pour évader le fisc ! Rien ne remplace la manipulation des billets, des pièces. Peut-être que dans quelques générations, les mentalités et l'inconscient auront évolués. Mais aujourd'hui, on tend à moins dépenser quand on manipule des vrais sous.

Je pense qu’il est aussi plus aisé, quand on prend des bonnes habitudes de gestion, de les appliquer à des moyens de paiements dématérialisés (CB, chèque, paypal...). L'important est de savoir faire un budget, connaître exactement le montant par poste. Étonnamment, compter permet mécaniquement de faire des économies : on ne dépense pas plus que ce qu'on gagne. Un principe de base pourtant pas toujours évident à appliquer !

Pour conclure, j'ai reçu le kakebo en cadeau de la part de mon amie Anne. Si vous êtes motivés pour faire vos comptes sans trop savoir comme commencer, c'est l'outil idéal. L'aspect attrayant avec des jolis graphismes, le coté “prêt à l'emploi” facilite la prise en main. Les petits conseils de vie dans la marge donne une valeur ajoutée incontestable. Cependant, pour les adeptes déjà rodés à la simplicité volontaire, pas besoin d'acheter ce kakebo. Un cahier vous suffira pour fabriquer votre kakebo personnel, exactement adapté à vos besoins.

Pour aller plus loin : http://www.cles.com/entretiens/article/l-art-de-la-simplicite

16 janvier 2012

un nouveau projet photo Japonisme ! 初日の出 - hatsuhi no de


Et hop, en alternance au projet photo Abécédaire, voici Japonisme, un travail également mené en collaboration avec Viny et Anne, qui choisit les thèmes. Plus personnel et plus artistique, ce projet est né de notre amour commun pour le Japon et surtout des commentaires récurents trouvant nos photos très japonaises.


Anne nous a déniché une jolie expression pour bien commencer l'année 初日の出 hatsuhi no de, le premier lever de soleil.


Au Japon, on fête plus le premier janvier que le réveillon de la St-Sylvestre. C'est en effet le jour où l'on se rend au temple ou au sanctuaire pour se purifier, prier, et surtout, désireux de connaître les prédictions sur la santé, le travail... Les plus motivés passent même la nuit sur place, bien emmitouflés dans leurs manteaux et cache-nez. Des stands proposent des charmes, on y boit le premier saké aux vertus médicinales, et de l'amazake pour les plus jeunes.
Avec sa famille, ses amis, on attends ainsi, transis de froid, le premier lever du soleil. Dans les sanctuaires réputés, aux bords de la mer ou dans les montagnes, des foules se pressent pour admirer le spectacle. Même au cœur de Tokyo, le rituel est immuable. Il faut attendre parfois plusieurs heures avant de pouvoir honorer les dieux.



Je vis à Paris. Et à Paris, le soleil se lève aussi.
Je l'avais presque oublié. A chaque fois que je quitte la ville, j'essaye de profiter d'un lever ou d'un coucher de soleil. Je me repais de cette contemplation tranquille comme d'un calmant à effet persistant.
Et pourtant, à Paris, le soleil se lève aussi. A 8h44.



Hatsuhi no de. Pas vraiment, puisqu'il s'agit d'un énième soleil du mois de janvier. Le soleil du samedi 14. Le premier vrai soleil d'hiver quand les températures sont enfin tombées sous zéro dans la capitale. J'ai voulu grimper sur un banc tout givré et, si la Moustache ne m'avait pas rattrapé, nul doute que j'aurais terminée mal en point.

Pour cette première sortie hivernale, le ciel avait fait le ménage. Un grand bleu froid à perte de vue, tout juste tâché par la lumière maladive des lampadaires, une brume légère et les fumées des cheminées. Nous sommes montés en haut de la butte de Montmartre. La volée d'escalier aussi usée et réputée que celle d'un sanctuaire célèbre, mais sans les torii. En haute, la grosse meringue immaculée du Sacré-coeur domine, de sa tourismissime présence.






D'en haut, la ville ressemble à un champs gris bleu d'où saillent quelques tours et flèches. Des millions d'humains vivent ici. Un petit quart d'heure d'attente. Nous sommes gelés. J'ai les mains si engourdies que j'ai même du mal à appuyer sur le déclencheur. Le paysage valait bien de quitter sa couette à une heure indécente pour un samedi matin. Les joues piquent et les doigts brûlent.
Enfin, le soleil se pointe. Un orange saisissant qui envahit quelques instants les cieux complaisants. Quelques minutes à peine et l'ordre du grand bleu reprend son hégémonie. La journée commence, il est temps de rentrer.



15 janvier 2012

Le cerveau vert, la rébellion des insectes, porte parole d'une nature en danger

Livre de jeunesse de l'auteur de Dune, écrit en 1966, Le cerveau vert est un roman de SF un peu daté mais qui aborde le thème de l'écologie avec une approche quasi prophétique. Grande amatrice de Frank Herbert, au point de lire tout ce qui me tombe sous la patte, j'ai été agréablement surprise par ce roman visionnaire et un peu kitsch.

De la SF où "vert" rime avec calvaire

Dans un futur proche, une partie des pays décident de mettre au pas la Nature et d'éliminer tout les insectes considérés comme nuisibles ou inutiles à l'homme. Le rôle de la pollenisation est alors assurée exclusivement par des abeilles génétiquement modifiées. Cette guerre sans merci est livrée par des mercenaires tueurs d'insectes. La géographie des pays acceptants ce nouvel ordre mondial est désormée cloisonnée entre entre le Vert (les zones entièrement  nettoyées et déclarées vierge de toues bestioles) et le Rouge (les zones en cours de traitement). Cependant, la réalité du terrain et les victoires annoncés par les politiques ne coïncident pas vraiment...
L'action se déroule au Brésil, Mais un de ces exterminateur brésiliens, Joao Martinho, élevé au rang de héro national, diffuse des rumeurs bien inquiétantes. Dans le Vert d'étranges phénomènes se produisent et dans le rouge, là où la nature sauvage est encore préservée, des mutation alarmantes se produisent.

L'organisation internationale responsable du projet envoie deux représentants : Chen Lhu, et Tanja Kelly. Chen Lhu vient de Chine, la première nation ayant réussi la révolution avec succès mais jalouse de conserver le secret de sa réussite et peu encline à partager son expérience. Tanja Kelly est une belle irlandaise, plus choisie pour sa plastique que ses remarquables compétence d'entomologiste. Sa mission est de s'occuper personnellement de Joao Martinho dont les déclarations mitigé sur l'état du Vert embrassent la Chine et les grands pontes du projet. D'ailleurs, les motivations de l'organision sont-elle vraiment d'aider les brésiliens ?
Bientôt, le trio se retrouve dans une situation de cauchemar. Il est devient impossible de nier la présence des insectes dans le Vert et leur comportement étonnamment réfléchi laisse envisager le pire. Entre les protagonistes, les divergences d'opinion et de conception même d'écologie et de la place de l'homme dans le milieu, deviennent un facteur aggravant...

Herbert, un auteur visionnaire

Si le début du cerveau vert tient de l'action haletante, rapidement, le rythme s'essouffle pour laisser la place aux dialogues et réflexions. Le passage au huit-clos tend à ralentir encore le récit qui perd alors de son caractère distrayant mais gagne en profondeur. Le style manque parfois de fluidité. Je regrette surtout le traitement appliqué au personnage féminin de Tanja. Présentée comme une femme intelligente et compétente mais utilisée juste pour son physique, je m'attendait à plus d'épaisseur psychologique. Ses accès d'hystéries et ses doutes m'ont fatigué.

Heureusement, j'ai vraiment apprécié le dénouement du roman. L'absence de manichéisme et la dimension étrangement spirituelle sont autant d'éléments qui enrichissent le récit d'aventure. D'ailleurs, les sujets abordés dans le cerveau vert sont sérieux, inquiétants même surtout quand on songe que le livre a quand même plus de 45 ans. De nombreux problèmes environnementaux actuels sont déjà redoutés par Frank Herbert.

La place des enjeux politiques est centrale. Refusant de perdre la face, Chen Lhu se refuse à divulguer les informations qui pourrait sauver le groupe et même le pays entier. Les choix des Etats se font en totale ignorance des avis des scientifiques, avec une arrogance et une inhumanité terrifiante. Cette situation ressemble hélas à celle de notre monde contemporain.


Un ouvrage de SF curieux et intéressant. Même si le talent d'écrivain d'Herbert n'est encore que balbutiant, c'est une lecture au départ très distrayante - avec un suspense bien mené - qui peu à peu devient plus lourde, plus difficile.
  A mesure que la situation des personnages aggraves, les thèmes traités s'approfondissent et on quitte le divertissement pour entrer dans une réflexion salutaire sur la place de l'Homme face à la Nature.



La lecture de ce livre s'est faite dans le cadre du Défi Frank Herbert, organisée par Anudar. Pour tout renseignements (inscription, règles...) et surtout pour découvrir d'autres critiques sur les ouvrages de cet auteur phare de la SF, je vous invite à visiter cette page.



12 janvier 2012

Phojet photo 52 : le cycle s'achève, l'heure est au bilan !

L'année dernière, j'ai rejoint les rangs des participants au projet 52 lors de sa quatrième semaine. Pendant presque un an, j'ai suivi ce rendez-vous hebdomadaire avec discipline et régularité. J'ai eu quelques ratés, rattrapés systématiquement, sauf un thème impossible à traiter de façon satisfaisante avec mon matériel.

Voici, avec retard, ma participation au dernier thème : cycle.

Cycle.
Un mot qui évoque l'éphémère et l'éternel renouveau. Le mot des saisons, du voyage de l'eau, de la lente révolution du soleil et des astres. Cycle comme le rythme de mon corps. Pour moi, cycle rime avec vie, tout simplement.
Une foison de lumière et d'images impossible à condenser. Alors, l'ai laissé l'inspiration me guider. Après tout, pour ce dernier thème du projet, je n'avais qu'une seule envie : me faire plaisir.
Et puis, la tête ailleurs, déjà dans les projets à venir, j'ai tardé à mettre mes photos.






J'en profite aussi de cette dernière participation pour faire un petit bilan du projet 52.
Il est largement positif sur de nombreux plans. Humainement, j'ai rencontré plein de personnes sympathiques, découvert des blogs, des regards. Niveau technique, je n'ai pas appris grand chose. Je me suis confronté plusieurs fois au limitations de mon matériel que j'ai appris à détourner. J'ai surtout compris quelle était la place de la photo dans ma vie, quel regard j'avais.

La technique ne m'intéresse pas.
Pas du tout. Cadrage et lumière me viennent assez instinctivement. Au lycée, j'ai fait pas mal de vidéo et je crois que j'ai intégré les règles sans m'en rendre compte. Par contre, quand il s'agit de parler de focus, de temps d'exposition, de vitesse, là, je n'entrave que dalle. Il faut dire qu'avec un compact tout automatique, ces notions restent plutôt absconses. J'ai lu quelques articles, feuilleté de bouquins...
Verdict : je n'y comprend toujours rien.

Par contre, je sais ce qui me plaît. Je sais ce que j'aime regarder. Et surtout, je sais quelle bien être, quelle sérénité la pratique de la photo m'apporte. Quand je suis dans une rue, dans un champs, dans la foret ou même perdu dans le ciel, avec mon appareil, rien d'autre n'existe que les images potentielles. La magie d'une lumière, un scintillement, un flou, une couleur qui me raconte son histoire. Je me sens heureuse. Calme.
Libre.


J'ai atteint mon objectif premier qui était de me contraindre à l'inspiration, de ne pas abandonner en cours de route. Le plus satisfaisant vient des imprévus, de réaliser les progrès accomplis, le chemin parcouru. En un an, mon regard a changé. Plus aiguisé et plus vaste. Plus curieux encore.

Cette année, Kty rempile et continue le projet 52 avec un site dédié (http://www.vivrelaphoto.com), mais je ne suis plus tentée. Peux-être de temps en temps, si un thème me parle.
Je me dirige vers une expérimentation plus personnelle, probablement plus artistique aussi, sur des sujets qui me tiennent à cœur, avec deux amies très précieuses. Le premier, l'abécédaire, est déjà lancé. Le second arrive lundi !

Pour finir, voici l'album complet du projet :



9 janvier 2012

A comme anarchie


Voici le premier projet photo de 2012 à suivre dans l'étang :
un abécédaire réalisé en collaboration avec deux amies. La première, très présente ici, c'est Viny de Crazy-pooh, derrière son objectif et parfois avec des crayons de couleurs et tubes de peintures qui débordent des poches. Et la seconde, Anne, de l'Atelier de la Cabane, choisit pour nous des mots qui l'inspirent, qui lui parlent. Si on trainasse, que l'on rechigne à la tâche, elle sera aussi motivée pour dégainer le fouet !

Anarchie, d'après Le petit Larousse 2006 : n.f. Synonyme d'anarchisme.
Anarchisme : doctrine politique qui préconise la suppression de l'Etat et de toute contraine sociale sur l'individu.


Défier l'ordre établi, 
remettre l'urbain à sa place, 
entre la terre et le ciel. 
Un arbre bien courageux croisé dans le 17ème, 
à Paris.

8 janvier 2012

Au temps de l'amour : la délicatesse et l'absurdité de la vie, en manga

Au temps de l'amour est un de ces titres qui vous remue. Un manga en un tome qui raconte une tranche de vie particulièrement difficile ; d'ailleurs, l'ouvrage flirte même avec le thriller. Une œuvre sensible et amère racontée avec le talent subtil de Yamane Ebine, une de mes auteures favorites.


Quand la vie passe par là...


Une étudiante en art, Shiori, au tempérament discret, remarque un jeune homme séduisant lors d'une exposition, Kageyama. Plusieurs fois, au gré du hasard, elle le croise à la terrasse d'un café, au bord d'un rivière... Irrésistiblement attirée par ce garçon, curieuse de savoir ce qui se cache derrière son visage impassible, elle décide un jour de se rendre de nouveau sur les berges désertes. Mais une autre rencontre se produit et altère radicalement son quotidien. Un drame qui pourtant la conduit à se rapprocher de Kageyama.
Bientôt, naît une étrange amitié entre deux êtres blessés par la vie, deux artistes à la sensibilité à fleur de peau qui s'interrogent sur leur avenir. L'histoire se déroule à la période charnière de la fin des études, quand le stress de la rédaction d'un mémoire s'additionne au grand chamboulement de l'entrée dans la vie active.



Touchée par la grâce


Parmi les auteurs de Josei, ou Lady's comic (un genre de manga qui s'adresse particulièrement aux jeunes femmes), Yamaji Ebine a un style graphique aisément reconnaissable. Épurée à l'extrême, elle dessine souvent des jeunes femmes fines et presque androgynes dans leur apparence. Pourtant, l'extrême sensualité de ses héroïnes, d'une grâce timide, me touche toujours beaucoup.

Avec Au temps de l'amour elle signe un livre bouleversant sur l'absurdité de l'existence, sur la folie et le désir. Des doutes et des vieilles douleurs s'accumulent, menacent de noyer les personnages, alors que toujours jaillissent des espoirs et de la tendresse, du soutien.
S'il y a peu de texte, les images d'une grande force suffisent à rendre les émotions et les conflits, les dialogues sont pourtant centraux. La communication et son absence régit le devenir des personnages. Quant à la fin du récit, ils apprivoisent enfin les mots et arrivent à communiquer entre eux, les blessures cessent de saigner.

Sans oublier l'expression artistique qui sous-tend la vie des protagonistes, tous des êtres à la sensibilité exacerbée. Sans jamais tomber dans le pathos, Ebine aborde des thèmes délicats et même sordides. Elle accompagne Shiori et Kageyama dans leurs turpitudes, avec pudeur et compassion. Et quand on referme le livre, le cœur serré, on se dit que même si la vie n'épargne pas, elle est quand même merveilleuse.

La couverture japonaise


6 janvier 2012

Soyez heureux !

Pour cette nouvelle année, je vous souhaite mes sincères vœux de bonheur pour vous et vos proche.
J'adresse aussi mes espoirs de renouveau et de guérison à la terre souillée du Japon et à ceux qui là-bas se battent contre un poison invisible.

Être heureux est l'émotion la plus merveilleuse, communicative, libre, gratuite. Elle se répand, déborde, touche ceux qu'on aime, fait sourire les inconnus, et transforme l'avenir en un immense champs merveilleux des possibles.

Alors, zou ! Dehors le spleen, l’égoïsme, le mensonge et les râleurs !

En 2012, soyez heureux, zen et prêt à saisir au vol chaque petits trésors de l’existence...