31 août 2012

Protection chapitre 1, une fanfic sur la série Sherlock


Liste des chapitres : 01 - 02 - 03 - 04 - 05 - 06 - 07&08 - 09 - 10&11 - 12 - 13&14 - 15 - 16 - 17 - 18&19 - 20 - 21 - 22&23 - 24 - bonus - épilogue


Comme promis, voici le début d'une fan-fiction dans l'univers de la série TV Sherlock. Attention, je vous déconseille vivement la lecture si vous n'avez pas regardé les deux saisons :)

Le texte comptera en tout 24 chapitres et sa publication aura lieu tout les mercredi. Il est dédié à mon amie Anne avec qui je partage la frustration de devoir attendre de la troisième saison. J'ai donc décidé d'écrire une suite hypothétique, totalement personnelle, mais dans l'esprit de la série et en m'appliquant à respecter au mieux les personnages.

J'espère que vous aurez plaisir à lire cette histoire.

©Anne Jacques, tous droits réservés.


chapitre 1

Il y a toujours ce sentiment étrange de repos, de soulagement quand on rentre chez soi après des vacances ou un déplacement professionnel. Un relâchement qui commence par une inspiration. On retrouve l'odeur de son foyer, son ambiance. Le ventre se dénoue, la fatigue du voyage s'allège. On pose ses valises, sa sacoche d'ordinateur portable. On retire sa veste. On s'assoit dans son fauteuil favori. Puis, on se prépare un thé.

Voilà plus de trois ans que ce sentiment m'a abandonné.
Pourtant j'ai fait mon deuil. J'ai essayé d'avancer, changer d'appartement, trouver un autre job. J'ai même ouvert un autre blog, avant de revenir à l'ancien. Comme pour l'appartement. Je ne suis pas fataliste. Pourtant, avec les années, j'ai fini par accepter cette triste constatation : certaines choses vous attirent, comme un aimant. Et aller contre le flot demande trop d'énergie.

Quand je reviens au 221 B Baker Street, je sais qu'un foyer m'attend. Un foyer ancré dans le passé, teinté d'une nostalgie trop vive, hors de l'emprise du temps. Il n'y a pas de soulagement ici. Pourtant, je reviens toujours. Parce que, au moins, le lieu est hanté par mes souvenirs. Et c'est, mieux que l'absolue solitude de mon passé, mieux que la pseudo-normalité dans laquelle je n'arrive pas à m'intégrer.
Je rentre d'une mission sur Paris.
La ville des amoureux. J'y ai passé dix jours sur une affaire pas spécialement difficile. Mycroft m'a dégoté ce boulot, probablement plus pour les à-côtés que pour le travail en lui-même, qui n'était pas très passionnant. Mon expertise médicale doublée de mon statut de soldat est quand même pratique. Dommage que je ne parle pas un mot de français et que l'anglais des personnes que je devais assister ait été... aléatoire.
Paris offre d'autres avantages. Et c'est une ville qui a une place particulière dans mon cœur. C'est là-bas que j'ai eu une révélation. Depuis, je suis paradoxalement plus à l'aise dans ma peau et, aussi, empli de regrets amers. Si j'avais compris avant, ma relation avec Sherlock aurait probablement été différente. Plus... complète.

Alors que je pose ma valise, je regarde le tas de courrier sur la table du salon. On pourrait croire qu'au siècle de l'e-mail et du texto le facteur n'aurait qu'à se mettre au chômage... Je parcours le paquet en séparant factures, publicités et autres en trois piles distinctes. Depuis qu'il n'est plus là, l'appartement est rangé, propre. Avec l'accord de ma logeuse, Mrs Hudson, j'ai même mis de l'argent pour refaire la déco. Le résultat n'a pas été trop concluant, à part pour la rénovation de la salle de bain à l’étage. Utiliser celle du bas, plus spacieuse, et partagée avec Sherlock, m’était devenu impossible. Trop de fantômes. Je voulais changer un peu l’atmosphère de l’appart. J'ai eu l'impression pendant quelques semaines de vivre dans la vitrine d'un magasin de meubles avant de réinstaller quelques vieilleries, remisées avec le reste, dans la chambre d’un mort. En final, je préfère les fauteuils au tissu élimé et aux coussins déformés, plus confortables. Le crâne sur la cheminée donne une touche très gothique qui intrigue les personnes que je ramène parfois.

Il est tard.
L'Eurostar a eu deux heures de retard. Un problème de grève. Les Français sont toujours en grève et après ils critiquent nos moyens de transport ; au moins, nous, on a nos sympathiques chauffeurs de taxi. Certes, parfois ils tuent des gens, font trois fois le tour du quartier avant de vous déposer presque à l'adresse indiquée. Mais n'empêche, nos véhicules ont plus de classe. Et on conduit du bon côté, nous.
Dans le frigo, je trouve un repas préparé par Mrs Hudson. Un ragoût et une assiette de crudités. Depuis que je suis revenu, elle a pris l'habitude de me faire le repas du soir. Parfois, si je rentre à une heure décente, on mange même ensemble au rez-de-chaussée, dans sa petite cuisine douillette. Pour tromper notre solitude.

Je regarde le calendrier sur le mur ; demain je suis à Barts. Je vais encore arriver à une heure tardive et Molly va rouspéter. Jamais je n'aurais cru me retrouver un jour à disséquer des cadavres. Au moins, y'a moins de risques de tuer son patient...

Après la mort de Sherlock, j'ai été assez perturbé ; j'ai suivi à la lettre les conseils de ma thérapeute qui m'a encouragé à faire mon deuil, à m'exprimer, à lui dire tout ce que je n'arrivais pas à sortir. Elle m'a fortement conseillé de quitter Baker Street. Trouver un emploi dans un cabinet. Me couper des souvenirs douloureux. Me faire de nouveaux collègues. De nouveaux amis. En quelques semaines, je me suis coupé des seules personnes qui avaient aussi connu Sherlock.
En quelques mois, j'étais au bord du gouffre. Amaigri, épuisé, j'ai commencé l'automédication. Quand le mois de juin a ravivé la douleur, le canon de mon pistolet est soudain devenu très attirant.
Et Mycroft a ressurgi, tel un diable de sa boîte, là où on ne l'attendait pas. Il m'a littéralement forcé à intervenir sur une affaire concernant un ressortissant anglais vivant à Paris. J'étais dans un état lamentable. Il m'a même collé Anthea dans les pattes. Je sais qu'elle n'était pas là pour mon charme. Une nuit mémorable. Un des pires fiascos de ma vie. Une honte si primale que je l'évite encore.
Et c'est ainsi que je me suis retrouvé dans une capitale étrangère, prétendument la plus romantique du monde.

Je n'avais plus envie de rien, à part peut-être mettre une balle dans la tête de Mycroft. Il a vendu son frère pour sauvegarder sa patrie. Je suis raisonnable. Je me suis retenu. Ce manipulateur fourbe est du même sang.

Je ne sais pas quel effet escomptait Mycroft en m'envoyant là-bas. Je me suis retrouvé dans un bar du quartier du Marais, dans le centre de Paris, là où je logeais. Après avoir passé un temps certain au bar de l'hôtel à tenter, en vain, de séduire une Américaine pas vraiment jolie, je suis sorti. Dépité, un peu éméché, je n'ai pas repéré le rainbow flag sur la porte du café. Depuis que je m'étais engueulé avec Stamford pour une broutille – liée à Sherlock – j'avais perdu l'habitude de passer des soirées arrosées à rigoler pour des bêtises, dans un pub. Ma résistance à l'alcool a diminué sans que je le réalise. Les médocs n'ont certainement pas aidé.
Alors, quand un grand type, brun, yeux clairs, m'a abordé ce soir-là, dans un anglais correct, avec un accent charmant, je n'ai pas compris. Plusieurs cocktails plus tard et beaucoup moins de vêtements sur le dos, j'ai réalisé ma situation.
Je sais que je lui ai parlé de Sherlock. Toute la soirée probablement. Pendant des heures. J'ai dit à cet étranger tout ce qui était bloqué dans mon bide depuis treize mois.
Une lente gestation qui s'est soldée par une sodomie. Je ne suis pas d'un naturel émotif, mais là... Le lendemain a été assez surréaliste. Surtout, la gentillesse, la compassion de cet homme.

De retour à Londres, j'ai décidé d'ignorer le problème. En partie.
J'ai commencé par annuler tous les rendez-vous avec ma thérapeute. C'était dans son cerveau à elle que j'ai eu soudain envie de loger une balle de gros calibre ou mieux, une balle dum-dum. Ensuite, j'ai accepté la proposition de Mycroft – bosser ponctuellement pour lui – et le poste à mi-temps que Lestrade avait réussi à me dégoter, avec recommandation probable de Mycroft. Être détaché par l'Institut médico-légal, mais employé physiquement à l'hôpital Saint-Bartholomew me laisse une certaine indépendance. Retourner à Barts m'aide aussi. Après tout, c'est là-bas que j'ai appris mon métier. Même si c’est aussi de là, du haut du toit, qu’il a sauté. Je n'avais pas vraiment la formation pour le poste. D'ailleurs j'ai dû suivre des cours du soir pendant près d'une année. Je me suis rabiboché avec Stamford. J’ai recommencé à traîner mes savates au Golden Eagle et au Lamb and Flag.
Enfin, je suis retourné à Baker Street.
Mycroft – encore lui – m'avait glissé dans la conversation que la santé de Mrs Hudson déclinait. J'ai découvert qu'elle était juste très déprimée. J'ai découvert surtout que Mycroft continuait de payer les loyers d'un logement vide, enfin, laissé dans l'état. Les affaires de Sherlock prenaient la poussière. Mrs Hudson avait amorcé une tentative de rangement, abandonné en cours de route.
J'ai pris les choses en main.
J'ai trié, nettoyé et classé le contenu de la chambre de Sherlock et surtout, le foutoir amassé dans le salon et la cuisine. Je me rappelle de longs après-midi passés dans un voile salé à mettre dans des boîtes, des cartons et des grands sacs poubelles. J'ai mis aux ordures ce qui était périssable ou trop abîmé. J'ai pris quelques objets, en souvenir. Surtout, j'ai préparé des colis à donner à des associations caritatives. Puis, j'ai tout remis dans les meubles.
Et fermé la pièce à clef.

Arrêter ma thérapie fut une résolution salutaire.
De là, en quelques semaines, tout semblait avoir retrouvé sa place. Avec, au milieu, le trou béant d'absence. Toi qui n'es plus. Moi qui ne comprends pas.

Une inspiration profonde. Dans un geste mécanique, j'ouvre les lettres, jette les enveloppes et les prospectus. Je trierai le reste demain. J'allume le gaz et mets la bouilloire sur le feu. Je me masse le cou. Deux bonnes heures assis dans un train sans bouger. Résultat, les muscles raidis me lancent désagréablement. Demain soir, j'irai à la salle de sport. Je monte la valise dans ma chambre, range sommairement le contenu. Je descends le linge sale dans l'entrée, pour que Mrs Hudson le dépose au pressing. Un sifflement strident. L'eau est chaude.
Je m'assois dans mon fauteuil, un mug de thé noir fumant sur le petit guéridon. J'allume mon portable. Demain, je dois me lever tôt, mais je n'ai pas vraiment envie de me coucher...




Retour sur deux ans de photos dans le clos-lieux de la Cabane



La semaine dernière, je vous annonçais avec tristesse la fermeture de l'Atelier de la Cabane, un atelier d'expression libre en peinture (méthode Stern), monté par mon amie Anne, au cœur de la Charente Maritimes. Cette été, j'ai eu le privilège d'être la dernière à peindre là-bas, pour achever mon tableau. J'ai participé à l'aventure dès le début, par mon soutien moral, mais aussi par une aide plus concrète.

Alors, cette fermeture a également un impact dans ma vie.
Même s'il est bien moindre que pour Anne, qui change d'activité, et cesse d'entretenir le lien particulier qu'elle avait avec les enfants, je ressens quand même un effet. Une chose merveilleux pour laquelle nous sommes battues, nous avons cru, vient de disparaître.
Un projet qui s'achève.
Il reste des souvenirs, et un peu plus aussi, qui perdurent.


J'ai eu envie de clore aussi de mon coté ces deux ans. Anne m'avait demandé, pendant les séances de prendre des photos. Je ne prenais alors jamais d'humains et encore moins d'enfants en photo. Au fil des séances, j'ai découvert que j’appréciais capturer les expressions de concentration, de joie, ou d'hésitation sur les visages des loupiots. J'ai découvert que j'aimais prendre les gens en photo.
Une révélation surprenante !

J'ai aussi persévéré dans une approche plus personnelle où couleurs, reflets et compositions prennent vie. J'aime quand on oublie le sujet, quand l'image devient plus abstraite, plus mystérieuse. Et l'Atelier fut un terrain d'expérience photographique riche et prospère.


J'ai envie de vous faire partager un peu de ce plaisir, en hommage à celle qui m'a permis de m'exprimer à la fois avec des pinceaux, mais aussi avec mon appareil photo. J'ai donc réuni dans deux albums des instantanés de la vie et de la joie de peindre à l'Atelier de la Cabane.

Surtout, n'hésitez pas à laisser des commentaires si les photos vous plaisent ! C'est encourageant :)


Atelier de la Cabane - Les couleurs suspendues

Atelier de la Cabane - Poésie de la vie

29 août 2012

Sherlock BBC : bloody addictive !



Les séries et le cinéma ont peu de place dans mon étang, pourtant, je passe des dizaines d'heures à en visionner. Aujourd'hui, je me dois de vous parler de mon engouement pour la série Sherlock qui va être présente ici pour quelques mois, entre deux nénuphars...

Une équipe pour gagner !

Quand j'aime un artiste, j'ai tendance à vouloir tout voir, lire, écouter. C'est ainsi qu'en suivant l'actualité de McGuingan, un réalisateur que j'adore depuis son premier film Acid House (assez trash et expérimental), j'ai découvert l'existence de la série Sherlock, produite par la BBC. Un gage de qualité supplémentaire. En plus, j'adore Martin Freeman (absolument génial dans H2G2). Et voilà, je suis tombée dedans...

L’œuvre de Conan Doyle avait déjà été dépoussiérée par les films de Guy Ritchie. Avec une réalisation très dynamique, leurs scénarios explorent les aspects sombres et amoraux des personnages. La version de la BBC intitulée simplement Sherlock reprend cette tendance en allant plus loin, puisqu'il s'agit d'une adaptation se déroulant de nos jours. Internet, smartphone sont les nouveaux outils d'investigation. Une approche résolument contemporaine et novatrice !

Le pari est réussi puisqu’avec deux saisons et une troisième prévue, la série est un franc succès. La raison est d'une part son écriture, de grande qualité, et d'autre part le charisme indéniablement de Benedict Cumberbatch, totalement crédible dans le rôle du génial détective.
La complicité qui le lie à son fidèle side-kick, le Docteur Watson, donne lieu à des dialogues très croustillants. D'ailleurs, tous les personnages secondaires sont extrêmement soignés et interprétés par des acteurs qui rivalisent par la qualité et la subtilité de leur jeu. Cette série bénéficie d'un niveau de réalisme très fort tant elle intègre le Londres actuel et notre mode de vie.



Alors, pourquoi être accro ? 

C'est simple, d'abord, pour des raisons objectives sur la qualité générale : la réalisation, les intrigues, la narration, le jeu des acteurs et même la musique... Sherlock est une série intelligente, très drôle – surtout quand on apprécie l'humour anglais – et aussi avec une profondeur psychologique très travaillée.

L'autre raison tient plus de la subtilité dans le récit et les personnages. En effet, Sherlock peut être regardé comme un divertissement de qualité ou comme un drame assez intellectuel lorsqu'on prend le temps de l'analyser. Folie et amoralité sont aux rendez-vous, se glissent partout. J'apprécie quand une œuvre ne tombe pas dans la facilité, quand le défi est audacieux.

Cela faisait longtemps qu'une série ne m'avait pas fait vibrer de la sorte. Et, pour prolonger le plaisir, je me suis même lancé dans l'écriture d'une fan-fiction, en laissant joyeusement en pause les autres projets. En attendant la saison 3 de Sherlock qui devrait être filmée en début d'année prochaine, je vous invite donc à retrouver la suite, totalement non-officielle et très personnelle, vendredi prochain, dans l'étang.

Pour finir, je vous conseille la lecture d'un excellent article sur la série qui explique en détail son intérêt : http://nicolinux.fr/2012/05/06/sherlock-bbc/





27 août 2012

Q comme qui-vive


Qui-vive, d'après Le Petit Larousse Illustré 2006 : n.m. inv. Sur le qui-vive : sur ses gardes dans l'attente d'une attaque. 

C'est en ville que je me retrouve dans cet état fatiguant de vigilance. Tendue. À l'affut. Les véhicules, surtout les deux-roues à moteurs sont une source inépuisable de stress. Alors, souvent j'opte l'attitude japonaise : ne traverse qu'au passage piéton et attendre sagement que le feu de signalisation passe au vert.
Pas la peine de se précipiter. Juste rester aux aguets, comme ce quidam...




La conduite de nuit demande aussi plus d'attention. Je n'ai pas mon permis mais je vois bien dans les traits d'un visage l'impact des ténèbres et des lueurs aveuglantes des phares. La voiture devient alors un habitacle suspendu au milieu d'un océan de risque potentiels : les autres, les imprévus.

Pourtant, il y a quelque chose de magique dans cet état. On retient sa respiration, et on guette...






Abécédaire est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie

25 août 2012

La fin de l'aventure de l'atelier de la Cabane, fermer une porte pour en ouvrir une autre...




Voilà, l'aventure de l'Atelier de la Cabane se termine. Après deux ans d'activité, le bilan humain est merveilleux ; par contre le bilan comptable, lui, est d'une implacable réalité : ce n'est pas viable. Alors, plutôt que de persévérer dans une voie qui paraît plus qu'incertaine, Anne a le courage d’arrêter.

Mais si les pinceaux pour les enfants sont rangées, les siens restent bien actifs ! En effet, avant d'être entrepreneuse, Anne est peintre.

Et Aujourd'hui, après avoir appris aux petits - et à quelques plus grandes privilégiées - à s'exprimer librement dans le partage et le respect, elle va prendre un peu de temps pour exprimer les univers qui sont en elle, et tout le Japon que son cœur renferme.




La saga de l'Atelier de la Cabane dans l'étang :
- l'histoire d'un atelier pas comme les autres, d'une aventure humaine :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/02/larc-en-ciel-dans-la-cabane.html
- le déroulement d'une séance d'expression libre en peinture :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/04/la-grenouille-en-vacances-episode-3-la.html
- Grandir en peinture !
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/08/grandir-en-peinture.html
- Mode d'emploi pour un atelier rutilent : du temps et de l'huile de coude :
http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2011/10/mode-demploi-pour-un-atelier-rutilent.html

Ici, on accepte tout le monde, même les petits koalas !

Je tiens aussi à remercier Anne pour la merveille expérience que l'atelier m'a apporté. Outre la peinture, c'est grâce à elle que j'ai appris à apprécier la photo sous un angle que je boudais jusqu'alors : prendre des clichés d'enfants et d'adultes.

La semaine prochaine je mettrai en ligne deux albums photos qui retracent mon aventure entre les murs couverts de papiers krafts de cet atelier pas comme les autres.

Le rituel du seau pour avoir des mains bien propre en fin de séance...

Merci Anne, pour ces deux ans en peinture libre et joyeuse ! Tu m'as apporté une énergie et une ouverture infiniment précieuses, tu m'as appris des choses qui ne se trouvent ni dans les livres, ni sur les banc des écoles.
Et je sais que mes mots portent aussi les sentiments des enfants qui ont fréquenté ce lieu magique !

Merci et surtout, bon courage pour la suite :)

J'aurai grand plaisir à faire partager ta prochaine aventure, plus personnelle.

L'atelier ferme sa porte et Anne se tourne déjà vers son avenir !

22 août 2012

Apprendre à clôturer ! Sus à la procrastination !


Il est souvent plus motivant de lancer projets artistiques ou créatifs que de les terminer. Au début, l'énergie déborde et nous envahit. Puis, on la canalise. Ensuite, il faut de la discipline pour continuer, travailler avec régularité. Si les dessinateurs et les graphistes s'allient parfois en studio, c'est parce que la proximité d'autres professionnels dans le même domaine booste, apporte courage et soutien quand on doute.

Seul, le chemin est plus aride.



J'ai beaucoup de mal à mener des projets à leur terme sans abandonner en cours de route. Quand je sais que j'ai des collaborateurs, d'autres personnes qui sont impactées par mon retard et ma flemme, je me secoue.
La procrastination et, surtout, la peur de ne pas finir, sont deux de mes plus terribles démons.

Cet été, j'ai clôturé une histoire et le tableau que je peignais à l'Atelier de la Cabane.



En mai, j'ai décidé d'écrire une fanfiction sur la série TV Sherlock. Je n'ai pas réalisée l'ampleur de la tâche. Ce qui devait compter une dizaine de pages frôle aujourd'hui la centaine. Heureusement qu'une fan acharnée m'a relue, corrigée et harcelée au quotidien pour avoir la suite ! La publication du texte intitulé Protection se fera sur le blog à partir de septembre.
Quand à mon tableau d'expression libre, je l'ai entamé en novembre 2010. Là encore, je n'ai absolument pas compris dans quoi je me lançais. Aujourd'hui, je l'ai terminé.


Si le premier projet, la fanfiction, est destiné à être lu, le second est intime, juste pour moi. Mais la satisfaction de l'achèvement est la même. Clôturer apporte une liberté et donne des ailes pour commencer d'autres choses. Maintenant, j'ai la certitude que je peux finir. Une grand confiance découle de cette constatation.

Alors, sus à la procrastination !!!

20 août 2012

Japonisme : 怠け癖 - namake kuse - paresse



Paresse,  怠け癖 Namake kuse, est un mot tellement étranger à la culture japonaise qu'on peut être surpris de sa simple existence. Si la contemplation, la médiation sont des activités hautement reconnue, la paresse est un défaut indigne !

Les Japonais sont toujours très très occupés, quelques soient le moment de la journée, ou de leur vie. Il suffit de voir l'emploi du temps des retraités japonais, toujours entrain de courir, même pendant leur vacances... On se gausse des cars de touristes qui font des visites au pas de course, mais dans leur pays, c'est pareil ! Leur soucis maladif d'exhaustivité rend leurs excursions épuisantes pour un étranger. Une journée de « congés » partagée avec un japonais peut rapidement devenir un enfer.

Même les enfants, pendant les vacances scolaires, continuent quand même leur activité dans les clubs et parfois assistent à des cours de rattrapage. Quand aux femmes au foyer, leur temps est minuté entres les activités de quartier, leur cours d'ikebana ou de langues étrangères, la préparation des repas... Et dans la vie professionnelle, avoir l'air occupé, débordé même est la condition sinequanone de l'intégration. Il n'est pas rare de voir les employés de bureau s'enquiller des journées de plus de 10 h et ramener du travail à la maison le week-end. Cependant, leur productivité est bien moindre que celle des Français.

On dit que les parisiens sont pressés, mais par rapport à un tokyoïte en week-end, nous sommes de petits joueurs.


Pourtant, j'ai découvert à Tôkyô de grands sages passés maître dans l'art subtil de la paresse : les chats. J'ai croisé dans les parcs et cimetières de nombreux matous errants, grassement nourris pas les mamies du quartier, parfois d'aspect miteux, parfois de fiers guerriers couturés. Tous, dans la chaleur moite du mois d’août, connaissaient le secret de la longévité et du bonheur : paresser dans une flaque de soleil, à contempler d'un œil placide les créatures étranges à deux pattes qui s'agitent dans le monde.

Alors, lors de mon séjour dans le sud de la France, quand j'ai vu ce vieux chat buller tranquille sur le muret, j'ai pensé à ses congénères nippons. Les chats eux n'ont ni patrie ni loi, juste une philosophie universelle de la paresse. Et parfois, moi aussi, je suis tentée d'y adhérer...


Japonisme est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.

15 août 2012

Un peu de Japon sur la Côte d'Azur : expo "Esprits du Japon" à Nice




Jusqu'au printemps prochain, si vous passez par la ville de Nice, je vous conseille d'aller faire un tour au Musée des Arts Asiatiques où se tient l'exposition Esprits du Japon. Des photos en grand format de Suzanne Held, grand reporter, côtoient des objets à la symboliques fortes issus des collections du musée Guimet. Une instantané de Japon traditionnel pour le grand public mais aussi pour les amoureux de ce pays.


De l'art d'exposer...

Les photographies ne sont pas ni les plus originales ni les plus artistiques sur le sujet, cependant, toutes sont très esthétiques. Il y a peu de clichés et leur choix est judicieux.

En plus, la scénographie très réussie apporte une ambiance véritablement particulière. Chaque espace a été minutieusement préparé pour qu'on l'on retrouve la magie des lieux représentés en images. Des galets pâles d'un jardin zen éclatant de clarté à l'atmosphère feutrée d'un temple et sa pénombre mystérieuse.

On s'y croirait !


Les thèmes abordés sont simples et assez stéréotypés. Leur juxtaposition est quelque peu surprenante (bouddhisme, shintoïsme avec une salle sur les geisha), mais là encore, la qualité de l’exposition, de l'éclairage, des revêtements au sol, des objets choisis donnent aux novices et aux amateurs une sensation d'ailleurs.
Une expo très accessible que l'on peut faire en famille pour découvrir un pays qui fascine ou juste retrouver un peu de la plénitude qu'on peut trouver là-bas. 




Une autre raison de se rendre à ce musée réside dans l'originalité même du bâtiment, construit en 1997 par l'architecte japonais Tange Kenzo. De verre et de pierre, il semble flotter sur l'eau qui le borde. Une île tranquille de culture et de curiosité qui jouxte le merveilleux parc Phoenix. Les collections du musées sont modestes mais de qualité et chaque pièce a été véritablement conçues pour les mettre en valeur.

C'est donc une promenade calme et nourrissante pour l'esprit que je vous propose, tout au bout de la Promenade des Anglais, là où on se rend en général pour prendre l'avion. Un voyage moins onéreux et moins fatiguant puisque l'entrée est gratuite !






Liens :

Photographie de Suzanne Held
http://www.akg-images.fr/fr/photographes/voyageurs/held-suzanne

Site de l'exposition
http://www.arts-asiatiques.com/fr/expositions/expositions-temporaires/expo-tempo-en-cours/esprits-du-japon/

13 août 2012

P comme parenthèse


Parenthèse, d'après Le Petit Larousse Illustré 2006 : n.f. (gr. parenthesis, action de mettre auprès de). Remarque incidente, accessoire ; digression. Entre parenthèse : sans rapport avec ce qui précède ou ce qui suit.
Laps de temps considéré comme à part dans le cours des évènements. Mettre qqch entre parenthèses : le laisser momentanément de côté.


Je suis partie dans le sud, sur la Côte d'Azur. Ce n'était pas vraiment des vacances, pas pour moi en tout cas. Un jour peut-être je vous expliquerais pourquoi je déteste la Côte d'Azur... J'avais choisi de partir pour des raisons familiales mais un changement radical dans les circonstances a bouleversé mes plans.
J'ai dû m'adapter.
Alors j'ai opté pour la parenthèse.

Le thème du projet Abécédaire collait parfaitement aux événements, comme souvent. Quand une âme intuitive les choisit, ce n'est pas surprenant qu'ils coïncident avec des aléas pourtant imprévisibles...





Mettre en parenthèse n'est ni un acte de déni, ni un acte d'ignorance. Au contraire. Quand on prend pleinement conscience de son impuissance, le reconnaître, l'accepter et passer à autre chose permet de continuer à vivre sans trop se charger de fardeaux exogènes.

Mettre en parenthèse soulage.



En foulant le sol sec et poussiéreux du cimetière de Menton, juché sur un promontoire, sous un soleil cuisant, une croix celtique a piqué mon cœur. J'aime la forme géométrique et les souvenir d'Irlande qu'elle m'évoque.
Je m’arrête sur la tombe de cette inconnue.
Constance Gwedolen Coates. 
Une vie bien courte.


Et soudain, ce n'est plus mon séjour ici mais bien toute la vie qui m’apparaît comme une parenthèse...



Abécédaire est une projet réalisé en collaboration avec Anne (trouveuse de mots magiques) et Virginie.