9 janvier 2013

Protection, épilogue ! La fin de la fanfic sur Sherlock BBC


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Cette fois-ci, c'est bien terminé !
Voici la fin d'un travail d'écriture qui m'aura occupé plusieurs semaines. J'ai pris énormément de plaisir à m'immerger dans l'univers de la série Sherlock, à apprivoiser John, à arpenter les rues d'un Londres fantasmé, regarder encore et encore la série de la BBC pour connaitre les décors et les sentir prendre tangible sous mes doigts.

J'attends, avec tant d'autres fans, la troisième saison avec beaucoup d'impatience. Merci d'avoir suivie cette histoire jusqu'à son terme !

Cet épilogue a été inspiré par une vidéo sur la chanson "The scientist" de Coldplay, que je trouve merveilleusement à propos.





Épilogue


Rien ne vaut la routine. La tranquillité du foyer. Installé dans mon fauteuil, je lis le journal. Le mug de thé fumant à portée de main. Un réconfort à ce mois de novembre froid et pluvieux. Un milieu de matinée tranquille, sans cadavre ni échantillon. Sherlock squatte (encore) mon ordinateur. Je ne comprends pas.
Pourtant, sa machine toute flambant neuve l'attend sur la table basse. À priori, la mienne exerce une attraction bien plus forte. J'ai bien tenté d'utiliser la sienne, mais son système d'exploitation alternatif me déroute. J'ai lâché l'affaire. Je suis loin d'être un handicapé de l'ère numérique, mais de là à me retrouver sur une interface dépouillée, sans icône ni barre des tâches....

De toute façon, je n'ai rien à raconter sur mon blog aujourd'hui. Et je préfère lire la presse sur papier plutôt que sur écran. Le bruit de la feuille qui craque, l'odeur de l'encre. Je parcours la une du Times. C'est rarement là que je trouve de quoi lui mettre sous la dent avide du génial détective consultant. Et si je ne lui trouve pas rapidement un truc pour occuper sa cervelle emballée, il va devenir pénible... Déjà hier soir, il a fait assez de raffut pour que Mrs Hudson me fasse une réflexion – polie et gentille certes mais une remarque quand même – au réveil.
J'entoure un article qui attire mon attention.
— Tu as entendu parlé du double meurtre des femmes de chambres ? Sherlock ?
L'absence de réponse de sa part est une habitude. Je lève les yeux. Il a un casque audio sur les oreilles. Un gros. On dirait un de ces casques qu'ont les DJ.
— Sherlock ?!
Immobile, une parfaite statue. Il est assis dans une position incongrue, presque en boule, avec les jambes repliées, les talons sur le siège de la chaise. Son menton sur les genoux. Il écoute.
Je me lève, pose le journal.

Aucun des mouvements n'attire son attention. Je regarde donc l'écran. Un navigateur internet est ouvert. Je lui tapote l'épaule, soucieux de ne pas le surprendre ni de lire par dessous son épaule. Sherlock a un problème avec la notion d'intimité, j'espère bien l'éduquer en lui montrant l'exemple.
— Hein ?
— Qu'est ce que tu écoutes ?
Ça m'a l'air d'être plus passionnant que mon histoire de caméristes trucidées...
— Coldplay. C'est un groupe de rock, britannique.
— Oui, je sais. Et tu t'es soudain découvert un intérêt pour leur musique ?
— Non. Molly m'a dit un jour qu'une de leur chanson, The scientist, lui faisait penser à moi.
— Tu l'as donc trouvé sur le net et tu as décidé de l'écouter en boucle ? C'est ce que tu fais depuis deux heures ?!
Là, j'avoue je suis totalement incrédule. Sherlock retire la prise jack et le son se déverse soudain dans le salon. Malgré la piètre qualité des enceintes, je reconnais le morceau. Je crois l'avoir entendu dans un film, ou peut-être à la radio. S'il l'écoute avec autant d'attention, c'est que les paroles de Molly ont fait mouche. Je doute fort qu'il me les rapporte avec justesse. Je tends l'oreille, espérant saisir dans le texte un peu du mystère...
— C'est triste comme morceau...
Sherlock se targue d'être capable de se dissocier des sentiments, d'être capable de contrôler ses émotions. Je ne suis pas un champion de l'empathie mais lui tente désespérément de ne rien ressentir. Son apparence est impeccable. Lisse, froide. Totalement impossible à escalader. Mais je connais sa face Nord...

Il a les yeux brillants, les lèvres entre-ouvertes, comme s'il était à l'orée d'une révélation. Il remet le morceau au début. Encore une fois. Pourtant, les paroles sont claires non ? Une histoire d'amour qui capote, et un des amants qui voudrait rembobiner. Revenir au début de l'histoire. Un amant qui n'écoute pas son cœur, un scientifique... Et la mort s'invite. Peut-être que ce n'est pas un amant, jusque une personne qui en aime une autre et qui l'a perdue.
Définitivement.
Ouch.
Ok. Molly est plus subtile d'habitude. Aux vues des interrogations qui dansent dans les pupilles dilatées d'excitation de Sherlock, la subtilité n'était pas nécessaire. Il n'a pas saisi le sens... Moi, j'ai compris. Une émotion m'étreint le cœur, un pâle écho du choc et de l'abandon que j'ai ressenti, quand j'ai cru l'avoir perdu en cette journée de juin.
Ma thérapeute me rabâchait sans cesse que j'avais une incapacité à accorder ma confiance, à exprimer mes émotions. Que ma relation avec Sherlock était un leurre, un confort facile avec une personne encore plus anesthésiée que moi. Qu'il fallait que je m'ouvre, que je parle, mette des mots. Des conneries. Un monceau de conneries.
Pas besoin de savoir ce qu'on ressent si on le ressent. Pas besoin de le dire pour le communiquer. Agir fonctionne bien, mieux même pour moi, et pour lui aussi.
Molly a vu juste. Toujours aussi fine.

Je me penche vers l'écran pour lire les paroles. Je laisse mes mains se poser naturellement sur ses épaules osseuses. Je sens les muscles sous le tissu mince de la chemise. Il ne fait pas très chaud dans l'appartement. Il a probablement froid, sans s'en rendre compte. Comme pour les repas, qu'il saute allègrement. Je suis obligé de vérifier qu'il ne se néglige pas.
Il ne dit rien. Il ne dit jamais rien quand je le touche. Imperceptiblement, il décale sa tête vers la mienne jusqu'à ce que nos joues s'effleurent.
— Et c'est cette chanson qui t'obnubile ?
— Je ne comprends pas le titre, et les références cartésiennes...
— C'est de la poésie Sherlock. Ce n'est pas fait pour être compris littéralement, mais pour faire ressentir des émotions...
— …
Je laisse mes mains glisser sur son torse et l'attire contre moi.
— Ce n'est pas avec la tête qu'on comprend ce genre de texte.
Je dépose un baiser sur sa joue et lui prend la main.
— Viens, je te montre.
Curieux, il se lève.
Je pose un bras au creux de ses reins et l'autre autour de ses épaules.
— Tu veux danser ?! John, je ne vois pas en quoi...
— Schhh. C'est une question de rythme. Écoute.
Les premiers pas sont laborieux, timides. Rapidement, il suit, son corps est félin presque. Façonné par des années de pratique suivie de Judo. Tout en souplesse. La grâce, elle, je pense qu'elle est innée. Ou alors, c'est mon entraînement militaire qui fait que j'ai toujours été privé de cet atout, malgré l'apprentissage intensif d'art martiaux.
Dans son sourire en coin, je reconnais l'amusement quand il découvre un truc fortuit qui lui plaît. Je ne suis pas bon danseur. Je n'aime même pas particulièrement ça. Je ne sais vraiment pas pourquoi j'ai initié le mouvement.

Sherlock se prend au jeu, son étreinte se resserre, son regard ne me quitte plus et je me sens sourire bêtement. Je n'ai jamais été amoureux. Je n'ai jamais ressenti ce magnifique élan du cœur que décrive les comédies romantiques. Je suis patriote. Je suis un soldat. Je sais ce que l'engagement implique, surtout quand on risque sa vie. Mes relations avec les femmes, et même les hommes, ont toujours été confortables, pratiques. Du désir oui, mais jamais une confiance absolue. Quand à la passion... Je suis trop flegmatique.
Sherlock lui, est passionné. Malgré son discours sur l'absence d'émotion. Jamais je n'ai vu quelqu'un réagir avec autant d'effervescence quand il est contrarié, heureux, ou plus drôle, juste mort d'ennui.
Je n'ai jamais été amoureux et je ne comprends pas ce qui se passe entre nous. Je sais juste avec une certitude absolue que je suis fichtrement heureux. Qu'il l'est aussi. Et ça me suffit.
Son expression se teinte d'une touche plus grave.
— Tu as raison. Elle est triste cette chanson. La fin ne me plaît pas.
— Change la. Inventes-en une autre ! Après tout, c'est toi le génie. Soit créatif.
Une moue dubitative.
— Bah, ce n'est qu'une chanson...
Sa mine redevient joyeuse, joueuse même et ses lèvres effleurent les miennes. Je ferme les yeux. Je sais que les siens restent grands ouverts, à observer. Je m'en fous. Au moment où je sens sa langue pointer, mon téléphone vibre. Pas le temps de le couper que Sherlock l'a déjà pêché du fond de ma poche et coller à son oreille.
— Non, il n'est pas disponible. Il m'explique le sens de The scientist grâce à une leçon de danse.
— Sherlock ! Je manque de m'étrangler de gêne. À l'autre bout du combiné, je reconnais la voix de Greg. Le pauvre, il doit encore se demander ce qu'il a interrompu...
— Non. Il n'est vraiment pas disponible.
Il détache lentement chaque syllabe, comme pour parler à un jeune enfant ou à un adulte un peu idiot.
Son bras gauche m'écrase contre son torse. Je le laisse faire. J'attends l'argument qui le fera céder. Pour passer le temps, j'inhale contre lui, je respire son odeur. Et cette fois, c'est son téléphone posé sur la table basse qui vibre. Sherlock se redresse, son visage parfait se fend d'un sourire de maniaque. Voilà. Il me relâche, fait un bon de côté. Tourne sur lui même.
— Au moins cinq ? Vous êtes certain ? Peux-être six ?! Merveilleux ! On arrive tout de suite.
Il raccroche et m'embrasse vivement, à pleine bouche.
Je le laisse à sa joie enfantine. Je tâcherai de modérer son enthousiasme quand on sera devant les macchabées. J'attrape son smartphone et lit le texto. Mycroft qui veut nous voir. Parfait. Déjà, il se précipite dans le hall.
— John, dépêche toi ! Donne moi mon mobile, mets ta parka, vite, on a du travail !
La journée s'annonce excellente.

The end !

11 commentaires:

  1. MERCIIIIIII Kaeru, pour tous tes efforts et ton imagination !! Quel travail colossal !
    Et la chanson est tout à fait appropriée. Une fan de Sherlock ET de Coldplay, on sent la connaisseuse ^^
    J'ai cru comprendre que tu étais partie depuis longtemps sur d'autres projets d'écriture. Bon courage à toi ! A très vite sur ton blog, pour suivre tes supers articles :)

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  2. Merci pour tes encouragements :)


    J'aime bien Coldplay, pas tout, mais je trouve que certains de leurs morceaux sont vraiment très très émouvants. J'ai un stock assez impressionnant de liens sur des vidéo musicales de Sherlock. Un de ses quatre il faudrait que je fasse un post avec mes préférées *___*
    Certaines sont très inspirantes !

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  3. Et voilà c'est fini !!!! et c'est toujours aussi plausible qu'on aimerait presque que cela se passe ainsi !!! mais finalement c'est dèjà le cas ! la frontière est mince entre l'amour et l'amitié et ces deux là comme on dit dans le canon sont des amis intimes a la vie et a la mort !!!! MERCI BEAUCOUP BEAUCOUP JE PENSE QUE JE REVIENDRAIS POUR RELIRE DE TEMPS EN TEMPS CETTE SUPERBE HISTOIRE et visiter le blog pour voir son évolution et les futurs articles. encore BRAVO MILLE ET MILLES DOMY

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  4. Merci Domy pour ton intérêt, tes nombreux commentaires, et ta gentillesse ! Je suis contente que tu ais apprécié cette histoire jusqu'à la fin !!

    Sur la question du canon, quand on connait le contexte historique au moment de l'écriture des romans et le mystère sur la sexualité de Conan Doyle, extrapoler l'amitié entre Watson et Holmes pour en avoir une lecture amoureuse me parait assez plausible. D'ailleurs, la version de la BBC exploite ce flou, pour notre plus grand plaisir *__*

    J'ai en projet une autre fanfic mais ce n'est pas pour tout de suite et surtout, c'est dans un autre fandom !

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  5. Une fin en apothéose, avec en début un léger côté geek, c'était génial.

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  6. Merci Zipanu ^__^ tu dois faire parti des rare lecteurs masculins qui ont lu ce texte !

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  7. Bon, au vu de la date de publication des autres commentaires, je ne sais pas si tu liras le mien. Mais je me dois de te dire que j'ai adoré ta fiction ! À chaque chapitre, j'avais l'impression d'être aspiré dans l'atmosphère de l'histoire, de ressentir parfaitement les émotions de John ... Très franchement, tu as fait un excellent travail, je ne regrette pas d'avoir découvert cette merveille. Si tu veux à nouveau écrire, je t'y encourage vraiment !

    Une lectrice ravie

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  8. L'avantage de la modération des commentaires est de ne pas les rater même pour les messages un peu ancien !

    Merci pour ton message, je suis contente de voir que la fic a encore des lecteurs ! Pour l'instant je bosse plus sur un roman en cours que des projets de fanfic. En tout cas, encore merci pour tes encouragements, ça me fait chaud au cœur ^_^

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  9. Merci bcp pour cette histoire, comme disaient les autres si plausible, si respectueuse des personnages et mais surtout si bien écrite. Un vrai bonheur pour les fans de cette série. J'adorerais que tu remettes le couvert un jour ! Merci encore ! superrumi

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire. Cette fic représente plusieurs mois de boulot, ça fait toujours plaisir de la savoir lue et appréciée ! Pour l'instant, toute mon énergie est mise dans l'écriture d'un roman qui est presque achevé, donc pas de fanfiction à l'horizon. D'autant que j'ai pas mal de projet perso dans les tiroirs :)

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  10. Salut !

    J'ai découvert la série Sherlock en décembre dernier, et je ne lis des fictions que depuis quelques jours, mais je tenais à te dire que j'ai vraiment adoré la tienne ! J'ai particulièrement aimé le fait que tu aies respecté la distance qu'il y a entre John et Sherlock donnée par le fait qu'on ne sait jamais réellement à quoi il pense le détective. Dans ta fiction, on sait qu'il l'aime, ça se voit, mais pourtant il ne le lui a jamais dit, et c'est ça qui fait vraiment le charme du personnage.
    Pour l'omake, honnêtement, j'ai failli décrocher, avant de voir que ça allait parler de John, puis bien plus tard de Sherlock. Je ne connais pas les codes de l'omake, bien sûr, donc je ne peux me baser sur rien, mais j'avais vraiment envie d'en lire plus sur John et Sherlock et c'était un peu frustrant du coup (enfin sauf les passages où ils apparaissent, et d'ailleurs la visite de Sherlock, j'ai trouvé ça vraiment bien !).

    Enfin voilà, pour résumer, c'était une excellente histoire, je la relirai sûrement à l'occasion !
    Bon courage pour tes autres projets !

    Shina

    ps : si jamais tu connais d'autres fictions John x Sherlock, je suis preneuse~

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Il s'affichera un peu plus tard, après sa validation.

Marianne